Voyage au Cachemire et au Ladakh
Le 19.10.23Luc Buscarlet nous a offert une conférence extraordinaire. 45 minutes d'images magnifiques, avec un texte enregistré par ses soins, parfait pour un partage riche. Ce moment a été très apprécié par la vingtaine de membres présents.
Ce jeudi 19 octobre 2023, M. Buscarlet, Photographe professionnel depuis 1963, nous raconte le voyage extraordinaire qu’il a entrepris en 1986 au Ladakh, en Inde en compagnie de son épouse Marie.
Grâce à un journal de bord qu’il a tenu chaque soir, le diaporama qu’il nous présente ce soir est accompagné d’un texte très vivant.
M. Buscarlet a fait l’école d’horlogerie comme micromécanicien, à l'époque où celle-ci se trouvait encore à la rue de la prairie comme en témoignent d'anciens camarades présents dans l'auditoire. Dès l'âge de 16 ans il voulait devenir photographe, ce qui était tout à fait compatible avec son apprentissage.
C'est donc tout naturellement qu'il est devenu photographe professionnel en 1963 pour l'entreprise de construction Zschokke devenue Implenia. Une de ses spécialités était la réalisation de supports audio-visuels, à une époque où cela n’était pas informatisé : il travaillait avec des projecteurs de diapositives et il en « pilotait » jusqu’à 6, synchronisés avec un enregistreur. Indépendant en fin de carrière, il a par exemple réalisé tout le dossier photo du projet de construction des tours de Rolex.
En 1986, soit peu après l'ouverture du Ladakh au tourisme en 1974, Luc et Marie ont effectué un voyage de 3 semaines dans ce pays avec l'agence de voyage « Nouvelles frontières ». Ils étaient les seuls suisses de ce petit groupe qui a décollé pour le Cachemire en partance de Paris. A l'époque, tous deux ont réalisé de superbes diapositives de paysages, de monuments et de visages dans cette région qui était restée comme figée au moyen-âge. Ce n'est que récemment, que Luc a pris conscience de l'intérêt extraordinaire des lumineuses diapositives qu'il montrait à ses amis.
Il a donc entrepris de les numériser au moyen d'un reflex numérique qu'il a fixé sur un dispositif de son invention et il en a réalisé un film qu'il a enrichi de sa voix décrivant toutes les étapes de leur voyage.
Avant la projection, Luc nous résume l'histoire de ce pays niché entre les plus hauts sommets de l'Himalaya et désormais divisé entre le Pakistan, l'Inde et la Chine depuis le conflit sino-Indien de 1962. Le voyage commence donc au Cachemire que Luc et Marie traversent sur de petites embarcations en remontant le cours de l'Indus. Ensuite, un autocar les emporte sur l'impressionnante route que les Indiens ont construit pour stopper l'avancée des Chinois. Etroite, instable, souvent bloquée par des éboulements, cette unique voie de communication fonctionne alternativement dans un sens ou dans l'autre, car tout croisement de véhicules est impossible.
Tout au long de ce pénible périple les conduisant à Leh, Luc et Marie documentent leur voyage et photographient des scènes pittoresques, des paysages superbes, des monastères, des visages et des cérémonies. Les moments de la vie quotidienne des gens qu'ils croisent sont immortalisés sur la pellicule avec une complicité touchante. Le récit est enrichi d'innombrables anecdotes. Un jour, nos aventuriers ont interrompu involontairement une cérémonie religieuse et ils ont été rassurés par l'accueil amical des moines malgré ce sacrilège. Une autre fois, ils ont marché jusqu'à un supposé hôtel en raison de la rupture de la colonne de direction de leur bus, or cet hôtel n'existait que sur le papier. Ils réalisent alors ce qui aurait pu se passer si les freins avaient lâché sur cette route bordée de ravins effrayants. Le voyage fût très éprouvant et les conditions très rudes. Cela leur a demandé beaucoup de volonté pour aller jusqu'au bout.
Ce récit et la beauté des images étaient tellement captivants que j'ai cessé de prendre des notes pour voyager et rêver avec l'auditoire. Cette soirée fut une véritable réussite et notre président n'a pas manqué de remercier chaleureusement Luc pour cette conférence tout en lui remettant un stylo Caran D'Ache au nom de notre société.
Texte Christophe Lyner
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